Les itinéraires cyclables sécurisés se développent un peu partout. C'est une bonne chose. Ils sont fréquentés et appréciés par tous les publics, les piétons, rollers, cyclos, vélos en famille avec jeunes enfants, personnes en fauteuil.
Toutes les pratiques sont là: les loisirs, la promenade, la randonnée, l'itinérance et aussi les déplacements quotidiens.
Tout ce monde apprends vite à cohabiter.
Par contre le savoir faire n'est pas toujours là. Beaucoup de maître d'ouvrage n'ont malheureusement pas l'habitude de faire des aménagements cyclables, Élus sortent trop souvent leur vélo pour les journalistes et comme la plupart des techniciens ils manquent de pratique et de savoir faire. Le résultat n'est pas toujours à la hauteur des espérances.
On voit des dispositifs anti-intrusion qui, avec les meilleurs intentions, conduisent d'avantage à gêner le passage des vélos qu'à le faciliter.
Quelques exemples ou les cyclistes sont obligés ou presque de mettre pied à terre.
Pour ceux qui ont des sacoches ou des remorques c'est encore plus compliqué.
L'attention nécessaire pour passer ces dispositifs ne permet pas de se concentrer sur le risque plus important: les véhicules arrivant sur la voie coupée.
Pourquoi mettre de tels dispositifs alors qu'on a tant besoin de développer la pratique du vélo?
Les cyclistes et piétons savent qu'une bande blanche tracée au sol veut dire qu'il fait s’arrêter! C'est la première chose qu'on apprend aux enfants.
Quand il faut traverser une zone naturelle protégée comme à l'Ile du Beurre sur ViaRhôna, on peut comprendre qu'il faut donner une distraction aux castors, hérons et libellules mais ailleurs on n'a pas ces raisons!
En voyant les nombreux aménagements réalisés on se demande quelles sont les préconisations qui sont faites?
Dans toutes celles que nous avons trouvé, il est étonnant de constater l'absence d'exemples pertinents!
La fiche technique "Intersection",mentionne bien qu'une simple interdiction réglementaire peut souvent suffire (panneau de police) mais les seul photo présentent des potelés en insistant sur leurs inconvénients ou des chicanes beaucoup trop serrées.
Le documents RIC (Recommandation pour les Itinéraires Cyclables) de 2003 (c'est un peu vieux). Il indique seulement la largeur de 1.40m de passage libre en demandant d'aller jusqu'à prévoir un système de barrière incitant les cyclistes à ralentir facilement ou même mettre pied à terre . Cela peut s'expliquer quand la voie verte traverse une route très circulé mais c'est très rarement le cas.
Le RAC de Sept 2008 mentionne la nécessité d'un dispositif contraignant pour empêcher l'accès des véhicules à moteur.
Avec des documents comme ceux ci on ne peut pas avoir grand chose de bon.
En aout 2016 le CREMA a sorti la fiche n°36 DAAM Dispositifs Anti-Accès Motorisé: Comment contrôler l’accès aux aménagements cyclables
Il etait temps, les préconisations sont plus claires.
Aujourd'hui beaucoup de collectivités et d'aménageur se sont mis à faire du vélo et ont acquis un bon savoir faire en matière d'aménagement cyclable et réalisent des aménagements qui ne posent pas de problèmes mais il en existe encore beaucoup qui font leurs premier pas..
Même si ces exemples n'ont rien d'exhaustifs, voilà ce que l'on trouve d'acceptable
En général seul une bonne signalisation est nécessaire et suffisante, comme ici le long de la Moselle en Allemagne. En France c'est pareil avec, en plus, des panneaux d'information.
Dans tous les cas une bonne signalisation verticale et sur la chaussée est suffisante .
C'est le cas sur la voie verte du canal latérale à la Marne en Champagne.et, en général le long des canaux ou il y a une vielle tradition de voies interdites à la circulation des véhicules à moteur est respectée..
Parfois la signalisation indique aussi bien aux cyclistes qu'aux automobilistes qu'il faut faire attention, céder le passage et cela suffit.
Des panneaux stop sont généralement placés aux intersections alors qu'un panneau céder le passage serait suffisant. Encore un disposition inutile et difficile à être respectée par le cycliste!
En Normandie à l'intersection il n'y a qu'une signalisation verticale. Les chicanes d'avertissement sont présentes bien avant l'intersection avec une inter-distance de 6m .
Sans aucune gêne elles, remplissent leur rôle d'attirer l'attention du cycliste.
Dans les zones plus urbanisées une signalisation claire et un simple céder le passage suffit comme ici dans la vallée de l'Arve à Marignier. La voie verte longe une voirie.urbaine
Les cyclistes savent respecter les aménagements bien réalisés.
Une simple barrière peut accompagner la signalisation le temps que les bonnes habitudes se prennent.et quelle devienne inutile
Sur ViaRhôna dans la Drôme: simplicité et efficacité comme sur le canal du Nivernais une barrière simple laissant un passage de 1.50m suffit.
A Vauvert dans le Gard aussi une bonne signalisation et une large chicane (6m entre les deux barrières) sont encore acceptables.
Sur l'Avenue verte entre Chambéry et Aix les Bains il y a très peu d'intersection. Les dispositifs anti intrusion sont mis en place sur les accès transversaux à la voie verte .C 'est ce que l'on trouve dans les aménagements réussis: le moins possible d'intersection avec des routes importantes
Souvent on voit apparaitre des plots en bois, métallique ou en plastique. Ces dispositif sont source d'accident surtout pour les groupes de cyclistes.
L'évolution constatée est souvent identique. Tout d'abord une ligne de peinture vient signaler le potelet. Elle devient plus large et enfin le potelet est enlevé. C'est le métier qui rentre!
Je l'ai constaté en Alsace sur le canal de la Marne au Rhin, A Chalon sur l'EV6 et même sur la voie cyclable du littoral entre Toulon et Hyères ou la l'incivilité serait à craindre et sur ViaRhona
Une fois que les provocations, qui apparaissent souvent avec une nouvelle voie verte, sont calmés ces potelets et barrières deviennent inutiles. La voie vertes est respectée. Les potelets sont supprimés, progressivement, le barrières sont ouverte en permanence. La voie verte est rentrée dans les mœurs et elle est fréquentée.
La plupart du temps quand la voie verte est bien rentrée dans les mœurs et que piétons et cyclistes en ont pris possession les provocations et incivilités disparaissent et ces dispositifs n'ont plus d'utilité.
Les maîtres d'ouvrage sont capable d'apprendre vite quand ils savent écouter les utilisateurs.
Il a fallu 10ans à Tain pour en arriver là
Il passe beaucoup de piétons et de vélos la rue qui mène a la place du Taurobole est très animée, aujourd'hui les cyclistes passent sans descendre de vélo tout se passe dans le calme les mobylettes ont disparu.
Cela a été plus rapide à Rovaltain mais 5 ans tout de même pour que la modification demandé se fasse.
Je passe souvent dans ces endroits et je n'ai jamais constaté d'incivilité!
Une fois les provocations du début passées, elles disparaissent vite.
Cela n'empêche pas que la documentation technique sur ce sujet pourrait être mise à niveau . Ce ne serait pas un luxe et permettrait au maître d'ouvrage débutants d'éviter de grossières erreurs et de faire des économies car certains dispositifs sont très coûteux!