Cette année 2011, avec les amis de Lorains, nous avons choisi de faire le Tour de la Bourgogne. On parle souvent de cette réalisation dans cette belle région qui investit beaucoup dans les aménagements cyclables. C’est une bonne occasion de voir sur le terrain ce qu’il en est.
Le rendez-vous est fixé le 6 juillet à Dijon au camping du lac Kir. Venir à Dijon en train de Lorraine n’est pas très pratique. Pas de trains proposés entre St Dizier ou Toul et Dijon. Il faut passer par Paris ou Belfort ! Finalement nous profitons d’un covoiturage avec des amis qui avaient des enfants à ramener pour débarquer à Asnières les Dijon.
Grâce aux « itinéraires malins » trouvés sur le site, nous rentrons dans Dijon facilement malgré le chantier du tramway.
Nous profitons d'une après midi pour visiter la ville et surtout passer un bon moment au musée des beaux arts installé dans l'imposant palais de Duc de Bourgogne avec des collections intéressantes sur le Duché de Bourgogne autour de laquelle s'est constitué le Saint Empire Romain Germanique de Charles le Quint
Les pleurant du tombeau de Philippe le Hardi, quelques portraits des duc de Bourgogne et plus récent une série de Nicolas de Staël avec ces footballeurs du match France Suède de 1952 ainsi qu'un cycliste un peu exorbitant.
Le canal de Bourgogne 270 km de Dijon à Migennes.
Nous nous retrouvons en fin d’après midi au camping de Dijon
Très agréable parcours en 3 parties. Dijon - Pont de Pagny, 25km, c’est une belle voie verte en enrobé qui suit le canal de Bourgogne. Il y a beaucoup de monde, surtout des cyclistes d’un certain âge qui roulent plutôt vite.
A Pont de Pagny nous croisons une péniche en train de passer une écluse. Ce sont des américains qui voyagent avec des excursions à vélo pendant la journée. Un arrêt pique nique prés d'un vieux pont mais il se met à pleuvoir et nous continuons le chemin de halage en stabilisé bien roulant mais très désagréable par temps de pluie. En arrivant au camping il faut faire le lessive des vélos et des vetements et nous choisissons de dormir dans des mobile-home!
Le lendemain il fait beau et nous commençons par la visite de Château de Commarin.
Puis nous retrouvons le canal. Le parcours est toujours agréable. Plutôt encaissé au départ et petit à petit la vallée s’élargit. Il est bordé de beaux allégements d’arbres : frênes, érables, pins, peupliers, puis aulnes, érables champêtres. Les maisons éclusières sont toujours bien soignées. Tout le long du trajet de petites villes plus ou moins endormies nous révèlent leur riche passé.
A Pouilly en Auxois c'est le toueur ce remorqueur qui permettait aux péniche de passer le tunnel.
A Pont Royal un pdes port qui servait à embarquer les marchandises vers la capital avec la maison du canal au point le plus haut entre la Bourgogne et Paris.
A St Thibault une belle église bourguignonne richement décorée.
Ce soir ce sera étape à Alésia Les Launes.
,
Il y beaucoup de lieux à voir le long du parcours. Certain veulent aller à l'abbaye de Fontenay d'autre qui l'ont déjà visité préfère passer plus de temps à Montbard ou le parc de Buffon les attends! Il y a tant de merveilles à voir en Bourgogne!
Mais nous commençons par un pèlerinage au plateau d'Alésia au pied de la statut de Vercingétorix au pied se termine le musée mais la il faudra revenir!
Puis c'est Monybard avec son parc et l’émouvant cabinet de travail de Buffon d’où sont sortis tous les dessins qui ont accompagné notre éducation à la nature!
Plus loin l'étonnante forge de Buffon qui montre qu'il n'était pas uniquement le génial botaniste et naturaliste mais également scientifique et industriel.
C’est vrai que, jusque là, le parcours n’est pas très confortable. Dans les dernières parties aménagées, on remarque que les petites rampes pour monter sur les ouvrages de franchissement ou passer les écluses ont été goudronnées. C’est agréable. Quand elles ne le sont pas l’érosion fait ressortir les graviers et c’est très désagréable.Plus au Nord dans l’Yonne, l’aménagement annoncé n’est pas encore réalisé. Il n’y a donc plus de balisage mais le chemin est en général bien roulant, avec un peu plus d’herbe, seul quelques courts tronçons nécessitent un peu de prudence.
Nous passons à Tonnerre avec la Fosse Dione, cette résurgence de circulation karstique aménagée en lavoir au XVIII ème et le superbe Hôtel Dieu du XIIème crée par Marguerite de Bourgogne . Une Méridienne indique l’heure, le soleil passant à travers un orifice, percé dans une ancienne fenêtre bouchée, pour former une tâche lumineuse sur la ligne correspondant à l'un ou l'autre des midis.
Elle indique en outre, les mois, les saisons, les solstices et équinoxe.
Une mise au tombeau de 1454 et dans les combles une maquette de la charpente montre bien le travail réalisée. Des salles exposent les ustensiles utilisés pour la vie de l'hospice.
Mais il se met a pleuvoir et le seul café ouvert ce dimanche nous accueil pour le pique nique. Nous apprécions sa bière et son calé.
Nous continuons vers St Florentin. Chaque village a son lavoir couvert de tuiles bourguignonne. Le chemin est très rustique, L'autre rive est envahie par un rassemblement de pêcheurs mais il y a de la place et personne ne se gêne!
St Florentin a beaucoup d'allure sur la hauteur dominant l'Armance mais l'activité est bien réduite et le choix des restaurants bien limité. Puis c'est Migennes qui a eu ses heures de gloire avec l'étape des locomotives à vapeur. Il reste un port bien calme et une passerelle pour céder à la gare que l'on traverse par un passage souterrain mais avec des escaliers!
Nous quittons de canal de Bourgogne. C’est un parcours très riche et je trouve dommage qu’il n’y ait pas plus de monde pour en profiter. Nous n’avons jamais croisé plus de 40 cyclistes par jour, en général des jeunes, des familles. Les plus âgés généralement sont des étrangers. Si le revêtement était plus roulant je suis su qu'il y aurait plus de monde!
Le Canal Du Nivernais 230 km de Migennes à Décize
L’Yonne est une très belle rivière que l’on remonte le long du canal du Nivernais réalisé au début du 19éme siècle pour transporter le bois du Morvan pour chauffer Paris.
De Migennes à Auxerre, les 30 premiers km, jusqu’à Auxerre ne sont pas encore balisés. Des petits bouts de voies vertes existent reliés par des routes tranquilles. Les passages des bords de l’Yonne sont beaux.
Seulement 3 points difficiles :
- le passage inférieur sous les voies ferrées de Migennes avec des escaliers à descendre,
- à Monéteau
- à l’entrée d’Auxerre, juste après le passage sous la N6, 2 barrières complètement stupides (comme on en rencontre trop souvent) obligent les cyclistes à mettre pied à terre.
Mais pourquoi laisser des choses comme cela. On dit que c'est pour éviter les motos et scooter! S'il le veulent, ils trouvent toujours le moyen de passer pour faire de la provocation! Ce sont les déplacements a vélo les plus pénalisés. Ceux qui décide cela ne font pas de vélo et ne le considèrent pas comme un moyen de déplacement normal et utile!
Auxerre mérite d'y passer un peu de temps.
Pour nous après avoir posé nos affaires au camping en face du stade de l'abbé Deschamps, ce sera l'abbatial St Germain, la cathédrale St Etienne, une petite visite à Marie Noëlle rue de l'Horloge, un verre à la terrasse des Cordeliers un tour dans le vielles rue de la ville et un resto à une terrasse de la vielle ville avec vue sur l'Yonne
A partir d’Auxerre, même si le départ n’est toujours pas indiqué, on suit le canal du Nivernais à partir du parc sur une très belle Voie Verte. La signalisation est parfaite à partir de Vaux. La voie commence dans le parc de l’AJ Auxerre. Il n’y a que 2 petits tronçons en véloroute entre Auxerre et Vaux. Ils ne sont pas gênants. Par contre celui de Lucy – Crain – Coulanges, sur une route fréquentée par des camions, est désagréable et sans intérêt. La partie de la Nièvre, après Clamecy, est en enduit sur tout le parcours. A noter également, dans l’Yonne, l’absence de barrières sur tout le parcours.
La Vallée de l’Yonne est très belle, assez encaissée avec parfois des rochers, anciens récifs coralliens, et des falaises.
De nombreux villages bourguignons ou sites sur le canal comme Cravant avec son épicerie pour faire nos courses,
Mailly le Château nous montons voir la superbe vue sur la terrasse. En bas prés du pont St Nicolas, la fontaine raconte la légende du loup qui écuma la région.
Le Saussois et de Surgy sont des hauts lieux d’escalade.
Clamecy un peu triste et endormie avec la memoire des flotteurs et de ces radeaux de bois qu'ils descendaient vers Paris
Après le passage des échelles des écluses de Sardy-lés-Epiry et le lac Baye, la descente vers Décize sur le versant Loire est plus ouverte. Si la nature est très présente sur tout le parcours, l’histoire est là aussi.
Dans la Nièvre,ce qui est remarquable il n'y a pas de barrières difficiles a passer . Elles sont plutôt accueillantes et nous n’avons pas constaté d'incivilités !
La descente est tranquille le long des nombreux méandres que fait le canal
Chatillon en Bazois est bien calme. A l’écluse de Fleury ou le barrage à aiguille a été rénové est un arrêt bien agréable avec une bonne baignade possible.
Sur le Canal du Nivernais, nous avons croisé beaucoup plus de cyclistes que sur le canal de Bourgogne, des étrangers bien sûr mais aussi des français en famille. C’est la randonnée idéale à faire avec des enfants.
Avec Pierre nous faisons un petit détour pour voir La Machine, ancienne cité minière, un peu à l’écart, mérite le détour.
Décize a aussi le charme un peu triste de petites villes au riche passé mais qui ont du mal à rester éveillées.
Nous rejoignons Cronat par le canal latérale à la Loire qui bien que non aménagé, est très praticable. Nous n’étions pas les seuls à avoir fait ce choix car nous avons croisé beaucoup de monde.
La Loire et l’Eurovélo 6 de Décize à Chalon-sur-Saône 200 km
A Gannay nous avons rejoint Cronat où nous avons retrouvé le groupe et continuer jusqu’à Bourbon Lancy, très sympathique petite ville d’eau avec son beffroi, ses maisons à colombage, étonnant musée dans l’ancienne église St Nazaire. C’est une bonne étape où l’accueil du cycliste est soigné.
Apres avoir quitté la ville en longeant l’étang du Breuil, nous gagnons la Voie Verte réalisée sur une ancienne voie ferrée qui conduit à Diou.
Il faut traverser la Loire et sur l’autre rive, la Voie Verte réalisée par l’Allier amène à Digon. Grâce à la végétation existante le long de l’ancienne voie ferrée et du canal , le trajet dans la plaine de la Loire est agréable.
Les barrières trop étroites sont souvent mal placées dans les rampes des ouvrages. Après une halte au pont canal, nous quittons la Loire et poursuivons jusqu’à Paray le Monial. Nous retrouvons le paysage typique de la Bourgogne, pâturages clos par des haies d’où émergent de magnifiques chênes. La Voies Verte est très agréable et ne présente aucune barrière ! Un plaisir !
Paray le Monial est un lieu de pèlerinage très vivant autour de la basilique et de ses parcs, mais le centre de la ville mérite aussi le détour.
Après, le Tour de Bourgogne propose un itinéraire en Véloroute qui s’écarte souvent du canal du centre. Son profil accidenté, qui en fait plutôt un itinéraire de boucles locales, nous amène à rester sur la D974 qui longe le canal. Jusqu’à Montceau-les-Mines, il n’y a pas trop de trafic mais c’est un dimanche de juillet !
A Montceau-Les-Mines, la Communauté de Communes prépare une nouvelle entrée de la ville en investissant dans l’aménagement de l’avenue Maréchal Leclerc et la restructuration du centre commercial. Espérons que l’Eurovélo 6 a bien été pris en compte dans ces aménagements coûteux ! Aujourd’hui, l’absence d’aménagement ne nous donne pas envie de nous arrêter. Dans ce labyrinthe nous n’avons pas trouvé le musée de la mine à Blanzy.
Entre Montceau-les-Mines et Montchanin, on pourrait espérer un itinéraire cyclable acceptable. Ce n’est malheureusement pas le cas. Par contre, le réseau de voies rapides est si attirant qu’on s’y retrouve dessus à plusieurs reprises et nous sommes obligés de revenir en arrière.
A Montchanin, il nous faut toute notre longue expérience pour trouver, à travers un parking saturé de voitures, le petit bout de Voie Verte qui longe l’étang. Après St Julien sur Dheune, nous retrouvons la D974 avec, là, plus de trafic et la pluie.
Ce n’est qu’à St Leger sur Dheune que nous retrouvons une très belle voie verte comme les Bourguignons savent bien faire. Quel plaisir ! C’est maintenant que l’on a envie de s’arrêter pour mieux en profiter !
Il est surprenant que le parcours de l’Eurovélo 6 Nantes Budapest ne soit pas mieux aménagé et balisé entre Décize et Chalon-sur-Saône. Le trajet proposé en véloroute relève plus de la boucle locale que d’un grand itinéraire. Ils ont un profil trop difficile pour les cyclistes chargés et les enfants. Le long de la Loire le parcours le plus évident reste le canal même s’il se trouve dans des départements ou des régions différentes. Les utilisateurs ne connaissent pas « ces frontières ».
A Santenay notre derniéré étape j'en orofite pour fair la très belle voie verte qui monte dans les vignes jusqu'à Nolay.
Notre tour de Bourgogne s’arrête là. Le lendemain nous rejoignons Chalon pour d'autres aventures.
C’est dans l’ensemble une randonnée très agréable qui permet de découvrir cette région que nous avons tous traversée sous un autre angle. C’est un très beau programme de vacances à vélo qui présente, en plus, l’intérêt de revenir au point de départ !
En général nous n’avons rencontré aucun problème d’itinéraire à l’exception des entrées et sorties des villes, comme à Dijon ou il n’y a aucune indication pour rejoindre la Voie Verte depuis la gare de Dijon, à Auxerre, Montceau-les-Mines, Chalon/Saône qui se gargarisent de Développement Durable et d’Agenda 21 sur leurs sites, il n’y a aucun jalonnement des itinéraires du canal du Nivernais et de l’Eurovélo6. Cela faciliterait l’accueil des cyclistes itinérants qui sont de plus en plus nombreux et leur donnerait peut être envie de s’arrêter. Ces itinéraires sont aussi très utilisables pour les déplacements quotidiens en contribuant au développement des déplacements doux.
Nous avons tous découvert de nombreuses choses, des lieux, des sites et les hommes qui y vivent.
Pour compenser cette absence de balisage le guide du Tour de la Bourgogne à vélo édite par Chamina est très utile