Nous avons besoin de nous changer les idées. Lucette a envie de voir Toulouse. Pourquoi ne pas y aller à vélo.
On parle souvent du canal du Midi réalisé au 17ème siècle.
On a déjà visité Sète, Agde mais on ne connaît pas Béziers ni Carcassonne. De belles réalisations à découvrir, nous avons réservé 5 jours pour cela et nous voilà donc partis.
De Valence, le TER est pratique, un peu plus d'une heure pour Avignon et autant pour Sète. Mercredi nous arrivons donc à 13h30 à Sète. Nous traversons la ville que nous connaissons sans nous arrêter. Les quais du port sont toujours aussi animés mais il y a toujours trop de voitures qui ont l'air de tourner en rond !
Nous voilà sur la belle promenade Maréchal Leclerc , très agréable. Dommage que l'aménagement ne se prolonge pas sur la corniche de Neuburg. La corniche du Lido est un bon coin pour prendre un café. On dirait que le vent qui souffle à chassé les clients, on ne s'en plaindra pas. La Voie Verte du Lido est toujours là . C'est un peu dommage que l'on ne voit pas la mer, je pensais qu'elle continuerait jusqu'à Marseillan mais non, la nouvelle route est terminée mais les cyclistes devront se débrouiller encore pendant un an sur les accotements non revêtus.
C'est à Marseillan que l'on retrouve un bout de Voie Verte qui franchit la voie ferrée puis traverse les Onglous puis le Grau et le canal; les entreprises sont là pour améliorer la route du Soleil et réalisent le pont du Maire sur le Canal.
J'espère que ces Messieurs ont prévu de conserver l'ancien pont pour les piétons et les vélos.
Avant le canal nous prenons à gauche pour le longer. Deux cyclistes viennent d'en sortir.
Après avoir longé la station d'épuration, nous entrons dans la réserve naturelle de Bagnas. Deux jeunes goélands trottent devant nous mais coincés par la clôture de la station et encore novices, ils n'arrivent pas à décoller. Nous nous arrêtons pour les regarder et leur donner le temps d'aller plus à découvert. Pendant ce temps leurs parents les encouragent à grands cris au dessus de nos têtes. Avec le ciel gris, on se croirait un court instant plongé dans le film "Les Oiseaux" d'Hitchcock.
Un vague chemin passe en contre bas de la digue qui doit être en mauvais état. On ne gêne pas beaucoup les mouettes rieuses, les aigrettes et hérons que l'on croise dans ce chemin on l'on se fraye un passage entre les roseaux.
C'est à la première écluse de Bagnas que l'on découvre la forme ovale de ces ouvrages. C'est également là que l'on voit les premiers alignements de platanes qui vont nous accompagner tout le long de notre parcours.
Tout de suite je suis frappé par des platanes qui n'ont plus de feuilles. Ils sont atteints par le chancre coloré qui les condamne irrémédiablement.
Tout le long du parcours on voit beaucoup d'arbres atteints, beaucoup sont marqués et vont être coupés, quelques-uns l'ont déjà été et, dans quelques années, il n'en restera plus beaucoup, même peut -être plus du tout.
Il semble que ces arbres aient été plantés bien après la réalisation du canal. Maintenant ils font partie du paysage et sont superbes.
Dans tous les cas les ouvrages resteront et ils méritent le détour.
Certaines zones ont déjà été replantées. Il faudrait peut-être diversifier les espèces. Il y a des zones avec des pins, des hêtres ou des chênes qui sont très belles. Les arbres ont le privilège de pousser mais il faut s'en occuper !
Nous continuons pour arriver à Agde en suivant le canal. Quel spectacle ! La cathédrale St Etienne a de l'allure! C'est incroyable qu'il ne soit pas mieux mis en valeur !
D'autant plus que la rénovation du moulin est maintenant terminée et réussie.
Nous connaissons déjà la ville et la piste cyclable qui mène au Grau d'Agde. Aujourd'hui ce n'est pas un jour à aller se baigner.
Nous continuons et rejoignons le canal. Des vieilles péniches vétustes sont amarées sur la berge, tout cela ressemble à un dépotoir. Le chemin de terre se poursuit et l'on quitte vite la ville en traversant plusieurs ouvrages : déversoir, un vieux pont comme nous en reverrons de nombreux tout le long du parcours.
Plus loin,à Vias on longe l'Europa Parc. On sent que l'on est pas loin de la mer mais on n'a qu'une envie : retrouver la tranquillité sauvage du canal que nous retrouvons à l'étonnant ouvrage du Libron.
Nous arrivons à Port Cassafières. La location de bateau doit bien marcher mais il est un peu dommage que les abords soient laissés à l'abandon. La société du seul profit a ses limites mais tant qu'il y a des acheteurs! Combien de temps cela va t'il durer?
Nous arrivons sur la piste cyclable et bien quelle vieillisse un peu c'est beaucoup plus confortable et agréable jusqu'à Béziers..
Nous passons la nuit au camping de Villeneuve lés Béziers et découvrons ce joli petit bourg autour de son église St Etienne en découvrant les traces de l'ancienne abbaye de Thomieux.
Aujourd'hui nous commençons par la visite de Béziers sous la pluie. Quelques belles acanthes nous laissent présager une belle journée.
Entrer dans Béziers à vélo n'est pas évident. La ville, sur sa hauteur, n'est pas très propice aux bicyclettes et aucun aménagement ne facilite les choses. Après quelques conseils aimables de la responsable du camping nous trouvons la solution en montant en face de la gare. Nous nous retrouvons à la cathédrale St Nazaire, le belvédère, le cloître et le jardin épiscopal.
Puis nous parcourons la vieille ville. Il n'est pas possible de respecter les nombreux sens uniques mais cela ne présente pas beaucoup de risque ! Les halles , la maison natale de Riquet, les allées Riquet, la statue de Riquet, le théâtre... C'est difficile d'y rentrer mais la ville est belle.
On a envie de ressortir par le pont Vieux mais maintenant il nous faut rejoindre le pont canal et les 7 écluses de Fonseranes. Aucune indication ! Nous nous perdons dans un dédale de routes à sens unique, avec parfois de beaux petits bout d'aménagement de piste cyclable qui se terminent devant un mur. Même les biterrois en voiture que nous questionnons ont du mal à nous indiquer par où passer ! Enfin on y arrive mais c'est bien triste de voir un tel patrimoine aussi mal mis en valeur !
Il recommence à pleuvoir doucement mais le chemin de halage est encore protégé par les feuilles de platane.
Au tunnel de Malpas il pleut, je monte sur l'oppidum d'Enserune où il y a un musée archéologique mais le site est fermé. La vue sur l'étang de Montady est impressionnante.
Lucette se réfugie à la Maison du Malpas où ont lieu des animations à propos des fouilles archéologiques de la Voie Romaine Domitienne, les gladiateurs romains sont bien mouillés...
Toujours autant de platanes malades,
Il pleut toujours et le chemin devient de plus en plus glissant surtout dans les passages où il n'y a plus d'arbres. Le chemin se réduit souvent à une trace boueuse. Je dérape de la roue arrière et tombe mais juste à cet endroit la berge est érodée et je bascule dans le canal heureusement peu profond.VNF fait bien des travaux d'aménagement de berge, quelques tronçons de 100 à 200m mais trop peu nombreux par rapport aux besoins!
Plus loin, c'est un fourreau pour tenir une borne qui dépasse, je ne peux l'éviter de la roue arrière et c'est la crevaison ! La journée commence à se faire sentir, heureusement que nous arrivons bientôt à Le Somail.
Pas question de camper : mon duvet est trempé. Nous trouvons une chambre d'hôtes très sympathique à Mirepesset.
Le Somail est un endroit charmant avec son épicerie flottante. Mais il faut continuer il ne pleut pas et le chemin est meilleur !
Des ouvrages magnifiques.
On est tout début juin et les avoines sauvages sont déjà mures.
Les maisons éclusières sont accueillantes et les conjoints des éclusiers auraient l'autorisation de VNF de vendre des boissons aux touristes. Les prix pratiqués sont très raisonnables. Plus loin c'est l'éclusier sculpteur qui expose ses œuvres.
Nous finissons par arriver à Carcassonne pour déguster une bière bien méritée place Carnot.
Dans la traversée de la ville basse très animée, le soleil est de retour. Bien que les contre-sens cyclables ne soient pas mentionnés dans ces petites rues à sens unique, nous les pratiquons sans difficultés.
Une halte à la terrasse d'un café de la place Carnot permet d'apprécier l'ambiance en buvant une bonne bière.
Pour rejoindre le camping il faut prendre la rue du Vieux Pont et franchir ce Vieux Pont judicieusement réservé aux piétons. La cité se dresse devant nous. Cela a beaucoup d'allure !
Le camping est très bien avec une zone "Randonneur" sous des noyers et même un accès piétons et vélo qui pourrait être revêtu. Ce serait plus confortable les jours de pluie!
Le lendemain nous avons réservé la matinée pour la visite de la cité médiévale. Nous sommes arrivés de bonne heure et avons le temps de faire un tour de la cité sans trop de monde dans les rues. Les vitraux de la basilique St Blaize méritent un moment. A 10 heures nous attendons pour rentrer dans le château,il ne manque que des parkings pour les vélos. Même sous la pluie le tour des remparts et la visite du château est intéressante.
Le temps passe et la pluie ne faiblit pas. Nous hésitons à prendre le train mais notre prochaine étape, Castelnaudary n'est pas très loin. On y arrivera bien. Nous prévoyons d'aller pique-niquer au bord du Canal. Quelques courses au marché du centre ville qui se termine et nous rejoignons le canal. Au passage nous découvrons une belle maison début du XXéme.
Les 5 premiers km sont bons. La terrasse abritée d'une maison éclusière nous permet de manger à l'abri. Quand nous repartons un groupe plutôt féminin arrive à VTT avec de la boue jusque dans les oreilles ! Elles nous racontent leurs difficultés et nous promettent un mauvais passage d'une heure !
Nous continuons en se disant que quand on ne pourra plus pédaler on marchera à côté du vélo.
On a été servi. Il n'y avait que les canards pour se sentir dans leur élément.
Au bout d'une heure nous abandonnons. La boue bloquait les roues sur les garde-boue.Un nettoyage était indispensable.
Mais il n'y a pas d'alternative acceptable. Comme il n'y a aucune indication pour se situer par rapport aux villages environnants, la seule solution est de se retrouver sur la D33 qui est, avant Bram, très circulé. Nous reprenons la canal 6km avant Castelnaudary. L'arrivée par le canal est très belle.
Impossible de trouver une pancarte indiquant le camping. Nous finissons par le trouver très excentré, mais il est fermé !
Nous nous retrouvons à l'hôtel du Canal. L'accueil y est très chaleureux. Ce soir, nous mangerons un cassoulet bien mérité.
Si nous avions passé moins de temps à galérer le long du canal nous aurions pu en profiter pour visiter la ville.
C'est bien triste d'avoir de si beaux itinéraires chez soi et de ne pas mieux les exploiter. Quel gâchis!
Le lendemain nous partons vers le col de Narouze. On se méfie de la boue des derniers km et préférons la petite route qui nous amène au pied de l'obélisque. En Haute Garonne, ils n'ont pas la mer alors ils ont aménagé une belle Voie Verte sur la berge du canal. On arrive vite à Toulouse en prenant même le temps de s'arrêter dans un ou deux villages malgré une signalisation quasiment absente.
On sent que l'on rentre dans la ville en voyant de plus en plus de monde. C'est dimanche des familles, des jeunes se promènent avec des vélos en libre service.
Les constructions sont progressivement plus denses. On franchit des routes et autoroutes mais on n'est jamais confronté aux trafic automobile. C'est tres agréable d'arriver comme cela au centre ville.
Nous voilà à l'hôtel Riquet, bien sûr, pour prendre une bonne douche et aller découvrir la ville.
pour notre 1er tour à pied, nous sommes servi. Aujourd'hui c'est l'accueil de l'équipe de rugby qui rentre avec le bouclier de Brénus; La place du Capitole est très animée.
Nous continuons notre tour et découvrons les petites rues du centre, l'hôtel d'Assézat, les quais de la Garonne, l'université et la très belle basilique St Sernin.
Le lendemain matin, à vélo nous faisons un tour un peu plus large en passant sur l'autre rive de la Garonne. Le vélo est le meilleur moyen de faire connaissance avec une ville.
Nous apprécions les vieux quartiers autour de la Cathédrale, le Jardin Royal, le pont St Michel, la prairie des filtres, le quartier st Cyprien, les anciens Abattoirs, le canal de Brienne. Au bout nous trouvons le monument du canal et nous retournons à la Gare pour prendre notre train TER pour Avignon et Valence.
Ce furent 5 jours de dépaysement total un peu difficiles compte tenu des conditions météorologiques, mais nous étions informés. Le guide "A vélo le long du canal du Midi" de Toulouse à Sète de l'association vélo était très clair. Il a été pour nous un accessoire indispensable pour notre randonnée.
Les 312 km nous ont laissés le temps de découvrir les villes traverées.
1er jour Sète -Villeneuve lès Beziers:49 km
2èmé jour Villeneuve lès Béziers-Le Somail: 76 km
3ème jour Le Somail-Carcassonne: 67km
4ème jour Carcassonne- Castelnodary: 55 km
5ème jour Castelnodary-Toulouse: 65 km